LES GRANDS-PARENTS : ATELIERS ALBUMS des 6 et 20 Juin
Les grands-parents ont leur place bien à eux dans la littérature de jeunesse.
Beaucoup de ces albums mettent en valeur leur rôle bénéfique et leur fonction de transmission en direction des enfants.
C’est aussi un moyen d’aborder le difficile sujet de la mort. Et effectivement, la mort d’un grand-père ou d’une grand-mère est souvent leur premier contact vécu avec cette réalité.
Il ne faut cependant pas oublier que les grands-parents existent pour eux-mêmes, et en dehors de leur rapport à leurs petits enfants ; beaucoup ont de jeunes grands-parents... qui leur réservent des surprises !
Tout ce que les grands-parents donnent
Les trésors de Papic. Emilie Soleil/Christian Voltz. Bayard.
C’est l’histoire d’une passation entre un grand-père et son petit-fils. Sachou pose des questions et Papic répond à sa façon énigmatique et constructive. Le grand-père a une barbe qui pique (d’où son nom) et qui renferme des trésors, ces trésors que sont les histoires. Chaque année, à son anniversaire, l’enfant découvre dans cette barbe un objet qui déclenche un souvenir. Un clou ? C’est la maison que Papic a construite et où habite maintenant Sachou. Un crochet ? C’est la pêche quasiment miraculeuse d’un gros poisson. Une rose ? C’est sa rencontre avec Mamie. Chaque année Sachou grandit et Papic vieillit, c’est dans l’ordre des choses. Christian Voltz nous régale, comme toujours, avec son bric à brac de tissus et de bouts de ficelle, de rondelles de fer et de boulons pour créer des personnages attachants et expressifs. A partir de 4 ans.
L’Afrique, Petit Chaka. Marie Sellier. (Bibl. Lfl31)
A travers un dialogue empreint de tendresse avec Papa Dembo, son petit-fils Chaka (et avec lui le jeune lecteur) découvre l’Afrique : les discussions sous l’arbre à palabres, la brousse, l’arrivée de la pluie, le repas préparé par les femmes aux boubous colorés, la danse des esprits masqués et l’importance des ancêtres. Un album plein de sagesse, illustré par de très belles gouaches et aquarelles, dans la tonalité ocre de la terre africaine. Sur chaque page de droite, des œuvres d’art africain : poupée, masque, harpe, siège, statuette en terre cuite... En dernière page, une carte permet de situer sur le continent l’ensemble de ces objets. Un magnifique album sur la transmission. A partir de 6/7 ans.
Mes grands-parents sont timbrés. Philippe Besnier/Linda Corazza. Rouergue. (Médiathèque Labège)
Sur la couverture, les grands-parents portent sur leur front de gros timbres. L’album nous invite à nous mettre à la place d’une petite fille qui s’interroge sur le sens des paroles de ses grands-parents. Ceux-ci ont en effet une façon très imagée de raconter leurs vacances : il est question de « faire le poireau », « tomber dans les pommes », « poser un lapin », « passer sur le billard »... et autres expressions que la jeune génération ne comprend plus guère. La petite fille se représente donc sa mamie transformée en poireau et un facteur tombé sur un monticule de pommes avant d’être transporté à l’hôpital où l’attendent des infirmiers prêts à jouer au billard... L’album fonctionne par doubles-pages avec à droite les illustrations représentant ce que disent les grands-parents et le sens à donner à leurs propos, à gauche ce que s’imagine leur petite-fille, absolument dépassée par ces histoires sans queue ni tête. Un joli florilège des expressions chères à Papi-Mamie. Là encore une passation, celle du langage. A partir de 6/7 ans.
Mon pépé. Emilie Chazerand/Nicolas Duffau. Gautier-Languereau. (Bibl. Lfl31)
« Mon pépé m’a appris plein de trucs importants comme boire dans mes mains, faire des ricochets, nommer les étoiles, jouer de l’harmonica... Ça faisait beaucoup de choses mais j’avais peur d’en oublier. Alors je suis allé montrer la liste à Pépé pour voir si rien ne manquait. Et là, devant la liste, mon pépé a eu l’air perdu... » Malgré les ruses inventées par le vieil homme pour masquer sa honte, le petit garçon comprend la vérité : « Pépé... tu ne sais pas lire ? » Mais « on peut découvrir des choses toute sa vie », et l’enfant va apprendre à lire à son grand-père qui « au lieu d’aller à l’école, allait aux champs ». Un livre émouvant , sans être larmoyant. A partir de 6 ans.
Une approche de la mort
Mon chagrin éléphant. Cécile Roumiguière/Madalena Matoso. Thierry Magnier.
« Depuis la mort de Mamiette, mon chagrin est gros comme un éléphant. » A l’arrière de la voiture de ses parents, l’éléphant s’installe à côté de l’enfant : « Je suis le chagrin éléphant. » Il le suit à l’école et ne le quitte plus. La nuit, il tire la couette à lui, et la journée, il occupe toute la place, empêchant les autres de s’approcher. Ne pourrait-on pas lui trouver un nid douillet où il puisse exister sans tout écrabouiller ? Les parents ont planté comme un petit jardin devant la tombe de Mamiette ; là, le chagrin peut s’installer, s’apaiser, rapetisser. Un tout petit éléphant, ça n’est plus si gênant, on peut même le glisser au creux de son cou et l’écouter vous souffler des souvenirs que l’on ne peut ni ne veut oublier. Un album d’une grande délicatesse : la métaphore de l’éléphant permet d’exprimer des émotions très intimes, sans brusquer le lecteur. A partir de 6 ans.
La caresse du papillon. Christian Voltz. Rouergue.
C’est le printemps : le temps des plantations, des bourgeons, de la vie en germination. Papapa et son petit-fils sont au jardin, ils plantent, sèment, arrosent. L’effleurement d’une aile de papillon évoque pour l’enfant le souvenir de sa grand-mère, et il se risque à interroger son grand-père sur Mamama. Où est-elle, puisqu’elle n’est plus là ? Sous terre ? Au ciel ? Mais Papapa, qui la connaît bien, peut lui répondre. Sous terre ? Impossible, Mamama n’aime pas les bestioles. Au ciel ? Impossible avec ses 85 kilos ! Elle est près de lui, dans ce jardin qu’elle aimait tant. Elle veille au grain pour donner du courage aux travailleurs et éviter que Papapa boive un verre de trop ! Avec ce petit conte philosophique, on retrouve l’univers des premiers albums de Christian Voltz : autour d’un arrosoir, en attendant que poussent les graines, des personnages en fil de fer et autres matériaux de récupération parlent de la vie, du temps et de la mort. Un livre sur la mort ? Plutôt sur la façon dont les êtres chers restent vivants pour nous, même après leur disparition. A partir de 5 ans.
La vie des grands-parents
La surprise. Nadia Roman/Jean-Pierre Blanpain. Thierry Magnier. (Bibl. LFL31)
Le petit garçon qui raconte l’histoire nous présente au début une grand-mère tout à fait traditionnelle, entre jeux et gâteaux pour ses petits-enfants. Mais voilà que depuis quelque temps, Mamie n’est plus la même. Elle s’est teint les cheveux, a acheté de nouveaux vêtements, s’est mise à l’informatique et reçoit plein de messages sur son portable. Et pourquoi va-t-elle tous les matins à la bibliothèque, elle qui n’y allait qu’une fois par semaine ? Quelle surprise nous réserve-t-elle ? Enfin un livre qui nous présente une grand-mère moderne, et qui n’a pas renoncé à une vie sentimentale ! Une histoire pleine d’humour. A partir de 7/8 ans.
La vérité sur les grands-parents. Elina Ellis. Ecole des loisirs. (Médiathèque Cabanis)
Un livre sur les préjugés. Sous le regard admiratif d’un petit garçon, on découvre la vérité vraie ! On dit que les grands-parents sont peu souples, maladroits, et détestent les histoires d’amour... Les clichés figurent sur la page de gauche, et sur celle de droite (la belle page) on découvre la vérité : peu souples ? ce sont des gymnastes confirmés. Maladroits ? ils font des crêpes avec maestria. Et les histoires d’amour ? Un long baiser s’étale sur la page de droite. L’illustration prend systématiquement le contrepied du texte et dessine la silhouette de grands-parents dynamiques et très modernes. Un livre réjouissant, mais le jeu entre texte et image contradictoire n’est pas très accessible aux très jeunes enfants. A partir de 6 ans.